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En solo sous le nom de Whim Therapy, on imaginait Jérémy Benichou profiter du plaisir de se retrouver face à lui-même et à ses seules aspirations musicales. Pour son premier titre « Let It Go », le producteur s’est pourtant adjoint les services d’une équipe, celle d’une série d’outils d’Intelligence Artificielle développés par Sony CSL, qui l’ont assisté, aidé et stimulé dans la composition, à la manière des membres d’un groupe virtuel. « Je suis très content du résultat » se réjouit-il. Une expérience riche, surprenante et concluante.
À 31 ans, Jérémy affiche presqu’autant d’années dans la musique. Dès ses 3 ans, il touche ses premiers instruments et comprend vers 10 ans qu’il consacrera sa vie à son art. Il apprend le piano et la guitare, suit des études à la M.A.I. (Music Academy International), centre de formation professionnelle musicale de Nancy. À sa sortie, il travaille comme professeur de guitare puis fait la connaissance du chanteur auteur compositeur Yogan Le Fouler-Barthel, qui cherche alors à faire mûrir son projet Diva Faune. Jérémy le rejoint en tant que co-compositeur, musicien et arrangeur, pour un répertoire dans une veine électro pop folk. Grâce au succès du duo (devenu trio par la suite), Jérémy devient un réalisateur et un compositeur demandé, au service d’autres artistes sous le nom de Jamy Ben.
En parallèle, Jérémy se passionne pour les musiques électroniques et la production en studio. En marge de Diva Faune naît le besoin de se lancer en solo. C’est ainsi qu’en 2020 prend forme Whim Therapy, moyen pour lui d’explorer de nouvelles façons de composer, en enregistrant des sons lors de voyages qu’il transforme et combine à des patterns et bases d’accords générés aléatoirement. Intrigué par les solutions que développe Sony CSL, il contacte l’équipe française. Les deux entament une collaboration qui lui ouvre l’accès aux outils. « L’offre logicielle qui m’intéresse correspond aux générateurs de sons. Sony CSL en a développé pour le jeu de batterie, les synthétiseurs, les lignes de basse… » précise Jérémy. L’expérimentation prend la forme d’un véritable échange. « En retour, je remonte à l’équipe toutes mes remarques de mon point de vue de musicien et d’utilisateur. »
Après s’être familiarisé avec les possibilités de la machine, il entreprend de composer avec son aide. Des différents morceaux que Jérémy réalise, il choisit « Let It Go » pour participer en 2021 à la deuxième édition de l’AI Song Contest, concours international qui a pour but d’explorer l’utilisation de l’Intelligence Artificielle dans le processus d’écriture de chansons.
« L’IA n’est pas là pour remplacer les musiciens » insiste Jérémy qui s’est servi de la technologie comme force de proposition pour finaliser « Let It Go ». Il s’est en particulier aidé des modules Impact Drums, DrumGan, BassNet, DrumNet, Poiesis, Resonant EQ et NOTONO développés par Sony CSL. « Je suis parti d’une intention, d’accords simples, avec beaucoup de silences, sur un tempo très lent, avec l’idée d’un groove soul un peu futuriste. La chanson correspond à environ 70% de ce que j’avais imaginé. Sur les 30% restants, l’IA l’a emmenée dans des directions musicales différentes, sûrement meilleures que s’il n’y avait eu qu’une présence humaine. Je me suis laissé porter par ses propositions, comme par exemple un rythme plus uptempo pour la deuxième partie de la chanson. Cette excellente idée, qui offre un côté presque reggae, vient de l’outil de génération de batterie. »
Le travail avec la machine a aussi porté sur les textes de « Let It Go ». « En lui livrant des paroles déjà écrites, un outil très puissant se charge de les compléter avec une facilité et une pertinence incroyables » explique Jérémy. En tant que force de proposition tierce, l’intelligence artificielle évite certains désagréments des interactions humaines. « La machine amène des idées en permanence mais sans problème d’égo. Si j’en refuse une, elle m’en proposera immédiatement une autre. Il est aussi possible de n’accepter que plusieurs secondes de telle proposition en lui demandant de retravailler le morceau, ce qu’elle fera naturellement »
Le producteur assure que paradoxalement, l’utilisation de l’IA ne tend pas à déshumaniser la conception ni le résultat final du morceau, bien au contraire. « L’intérêt de ces outils réside aussi dans leur marge d’erreur possible, dans les solutions totalement inattendues qu’ils peuvent proposer. La machine amène au compositeur un vocabulaire qu’il n’a pas l’habitude d’utiliser. Elle le sort de ses automatismes de composition » se réjouit Jérémy.
WHIM THERAPY est le side project de Jérémy Benichou, compositeur et arrangeur pour le groupe Diva Faune. Son EP I Tried To Make Music With AI And This Happened naît de sa rencontre avec le laboratoire Sony CSL et voit le jour en Juin 2022. À découvrir sur la scène du Central à la Machine du Moulin Rouge de 23h20 à 00h.
Dreams raconte la quête de la perfection, qui semble parfois vaine et inatteignable par le genre humain. L’intelligence artificielle rencontre, sans le savoir, la même problématique.
Whim Therapy, side-project d’un des membres multi-gold de Diva Faune, s’est adjoint les services du prestigieux laboratoire Japonais Sony CSL, spécialisé dans le futur de la musique basé sur l’Intelligence Artificielle (IA / AI). Premier fruit de cette collaboration : le titre Let It Go.