Artiste
A 56 ans, le plus grand troubadour canadien a fait une découverte des plus improbables : le bonheur et l’harmonie. Il s’est avéré qu’il lui suffisait de quitter la ville qu’il aimait.
Après avoir été pendant 30 ans l’emblème de l’ouest de Toronto, Ron Sexsmith s’est déraciné à contrecœur dans le serein hameau de Stratford, en Ontario. Le mélodique, ludique et théâtrale album “Hermitage” est alors né.
« Presque immédiatement après mon arrivé ici, j’ai senti ce genre d’énorme nuage de stress s’évaporer et toutes ces chansons ont commencé à arriver » se souvient Sexsmith. « Je marchais tous les jours le long de la rivière jusqu’en ville et je me sentais comme Huckleberry Finn ou quelque chose comme ça. Cela a eu un effet vraiment positif sur mon état général ».
« Nous avions déménagé en hiver et j’imaginais déjà à quel point le printemps allait être beau », explique-t-il. « Nous avons ce genre de conditions de vie idyllique : des lapins dans la cour, entourés d’arbres de tous les côtés, ce qui fait que nous avons des tonnes d’oiseaux ; je n’avais jamais vraiment remarqué d’oiseaux à Toronto. »
« Ce n’est pas comme s’il avait prévu d’écrire dès son arrivée », ajoute-t-il. Après tout, Sexsmith était déjà bien occupé à transformer son premier roman, “Deer Life”, en une perspective musicale. Mais lorsque des mélodies aussi contagieuses que "You Don’t Want to Hear It", inspiré de Chi-Lights, ou "Lo and Behold », lui sont venues à l’esprit, il a dû les enregistrer. Il a ajouté sa signature, un jeu de mots malicieux et astucieux (dans "Dig Nation", par exemple), pour ancrer complètement l’album dans la continuité de son œuvre. « J’avais l’impression d’avoir atteint l’âge où je pouvais enfin être un ermite, mais ça n’a pas vraiment marché comme ça », dit-il en riant.
Reflétant la nouvelle confiance de Sexsmith, “Hermitage” est le premier album sur lequel il a joué presque tous les instruments, une idée qui provient du producteur et batteur Don Kerr. Don m’a dit : « Pourquoi ne pas faire un disque de type Paul McCartney ? et c’est comme si une ampoule s’était allumée au-dessus de ma tête », dit-il. « Ça ne m’était jamais venu à l’esprit. »
Le résultat est toujours charmant et subtile, avec de plus en plus de vigueur musicale, comme sur "Chateau Mermaid", une ode à son propre Stratford Graceland, ou le surprenant et plein d’espoir "Small Minded World" (écrit à l’origine pour le film Adams Family), dans lequel Sexsmith chante : “Oh now don’t feel blue ’cos they don’t get you, you’ll win this small minded world”.
« Je pense que c’est un album très optimiste, sur le plan des paroles », confirme-t-il. « Il reflète le genre de paix que j’ai ressentie récemment. Je suis de plus en plus à l’aise dans ma peau. »
When Love Pans Out est le 2e single extrait du prochain album du chanteur, Hermitage. Cette belle chanson d’amour devrait plaire aux éternels romantiques.