Artiste
Enik est un musicien, producteur et multi-instrumentiste basé à Munich. Après avoir passé les dernières années dans son studio à travailler avec l’assiduité d’un chercheur d’or du Far-West, il est de retour avec son nouvel album The Deepest Space Of Now.
Enik prend le temps de travailler et retravailler rigoureusement ses chansons, repoussant ainsi tout ce qui est superflu. Il s’immerge complètement dans ses chansons filtrant avec exactitude les bons et mauvais éléments jusqu’à trouver la pépite d’or. The Deepest Space Of Now comprend 13 chansons bouleversantes qui vous transportent dans un monde de joyaux et de monstres, de perles et de rouleaux compresseurs. Ces chansons ont cependant un point commun : elles sont toutes dédiées aux personnes marginales méprisant le système, tout en sachant qu’elles en ont aussi besoin. Les chansons reflètent les conflits intérieurs et extérieurs auxquels les personnages de l’album sont confrontés au quotidien.
Son premier EP « Without A Bark » (Wonder Records) est sorti il y a 16 ans. Depuis, il a produit et publié quatre albums, notamment la bande originale du film « Five Years » (2018). Il a également écrit des chansons avec le légendaire duo électro Funkstörung, a tourné dans le monde entier et a collaboré avec Burnt Friedman sur l’album « First Night Forever ». Enik a enrichi plus d’une douzaine de pièces de théâtre en tant que compositeur et directeur musical dans les pays germanophones, notamment pour la pièce « Woyzeck / Tom Waits » au Théâtre National de Mayence et plus récemment le « Baal » de Bertolt Brecht au Théâtre National de Augsbourg. Il a aussi collaboré, en tant que chanteur, avec le pianiste de jazz Chris Gall, non seulement lors de concerts, notamment pour le Montreux Jazz Festival, mais aussi sur deux albums pour le label de jazz "Act". En tant que compositeur et producteur, Enik a soutenu des artistes renommés et a été récompensé à plusieurs reprises avec des disques d’or et de platine.
Et maintenant : sa dernière œuvre The Deepest Space Of Now, publiée sur son propre label Brave and Dizzy Records. De manière générale, sa musique peut être classée dans les genres Indie/Electronica, cependant ces catégories ne suffisent pas à décrire la musique qu’Enik compose et interprète. Sa musique réunit un ensemble bien plus large de genres et d’influences. En écoutant cet album on a plutôt l’impression d’écouter un mélange du monde vocal de Bon Iver, avec la profondeur de Nick Cave, les parties électro de Radiohead et le timbre de David Bowie dans ses œuvres les plus tardives. Malgré tout Enik reste incontestablement Enik. The Deepest Space Of Now réunit 13 chansons, qui vacillent entre ballade assassine et beat dance Indie, hymne à la vie et mélancolie enchanteresse, charme rebelle et empathie profonde pour les marginaux de notre société.
Une partie des chansons du nouvel album sont issues d’une collaboration avec son associé de longue date, le violoniste Lorenz Blaumer. Le rappeur new-yorkais TES UNO, qui a chanté les parties rap sur l’album "Disconnected" de Funkstörungs, est présent sur le titre « Spit on the Ashes » (crache sur les cendres). Pour Free Bird (oiseau libre), il a emprunté les voix du « Münchner Kneipenchors », un chœur amateur munichois de 50 femmes et hommes. L’univers sonore, étonnamment étincelant et légèrement décalé de The Deepest Space Of Now, offre la possibilité à l’auditeur d’être baladé dans le très beau monde d’Enik qui mérite d’être découvert.
Avec le son de violon en second plan de 99th dream, Enik nous transporte élégamment, d’une ouverture s’inspirant du groupe Massive- Attack vers une conclusion qui paraît être un générique de film des années 70. Ceci, sans que nous ne remarquions une rupture entre le deux. Strawberry Clover est le deuxième single et titre d’ouverture de l’album. Le piano, le chœur au vocodeur et le violon joué dans un style des années 70 font de cette chanson une véritable perle. L’étrange protagoniste de ce morceau chante « let them be ashamed of me – they don’t understand » (qu’ils aient honte de moi - ils ne comprennent pas). S’agit-il d’un vieil artiste âgé démuni ? De quelqu’un en train de perdre la raison ? Ou est-ce une vision du future de l’artiste ? Quoi qu’il en soit, cette chanson a le pouvoir de libérer l’auditeur de l’intérieur et de l’égayer. Pas étonnant que ce titre soit aux yeux d’Enik, le plus important de l’album.
« True MF » est un titre qui a tout le potentiel d’un hit indie. Un mélange de rythmes urbains, de synthétiseur et de voix déformées. Enik chante « True Motherfuckers will always find a way » (Les vrais connards trouveront toujours un moyen) dans le refrain équivoque de cette chanson.