Évènement
La pop orchestrée du Flamand Jan Verstraeten bouillonne de références et d’idées. Est-ce parce que le Gantois solitaire s’adonne aussi à la peinture que sa musique gorgée de soul et de violons a le don de faire surgir les images en cinémascope ?
Ses compositions-cartes postales nous emportent dans des mondes étranges et luxuriants où l’on croise des vampires, Britney Spears et des rêves glacés.
Une pop orchestrée pleine de soul et de sensualité à retrouver dans son album Violent Disco sorti en février dernier.
En 2019, lorsque le premier album de Verstraeten est sorti, les six chansons sur Cheap Dreams ont été créées comme un contrepoids pour la scène punk dont il était issu. "Il a été fait avec un petit budget, dans une petite pièce, sur un petit ordinateur portable. Toute mon existence à ce moment-là se sentait très petite". Mais Violent Disco ne se fait pas sentir petit. C’est un album de mélodies et d’arrangements audacieux, de gros sons et d’une attitude audacieuse. D’où le titre.
“Quand les bars ont fermé et que la vie nocturne s’est arrêtée à cause du corona, cela m’a fait penser au concept de "silent disco"”, explique Jan. “Une fête où chacun porte des écouteurs et est essentiellement dans sa propre bulle. Très calme, bien élevé, très "safe". Le contraire de ce que devrait être la fête. Alors qui attendrait une collection de chansons intimes, calmes, et de chansons pour s’asseoir à la maison, alors que tous les confinements seraient terminés ? Personne. Pas moi, ça c’est sûr ! J’ai donc décidé d’opter pour quelque chose d’abondant, sans contraintes. Juste beaucoup de tout, et un un peu de désordre".
Pour son album, Verstraeten a puisé des influences de gauche à droite. "J’ai regardé tous les films de mafia sur Netflix, et c’est de là que viennent les influences soul. J’ai eu un moment de triphop, et j’ai pris les rythmes et les cordes de Portishead à partir de là. Il y a même un peu de Moby là-dedans, quelque part, au grand dam de ma petite amie !".
Comme on peut le voir dans le clip du premier single Gone Gone Gone, Verstraeten voulait que la musique soit un voyage. Un terrain de jeu. Un collage coloré, quelque chose qui ne va pas de A à B en ligne droite, que ce soit sur le plan musical ou lyrique. “Il y a du chaos dans tout ce que je fais", dit-il.
“Je suis un artiste visuel dans l’âme, qui se sent presque comme un touriste parmi d’autres musiciens.. Un réalisateur ou un peintre, perdu dans le monde de la musique. Mais c’est ce que j’aime : entrer dans de nouveaux mondes et les explorer".
Verstraeten a rationalisé et renforcé le son de Violent Disco avec le producteur Nicolas Rombauts, qu’il admirait depuis son passage dans Dez Mona. “Nous avons gardé l’esprit brut et l’énergie de la démo, mais Nicolas a apporté la touche finale. Il a apporté l’unité dans le chaos". Cela a été une sacrée aventure, dit-il. Pas à cause du corona, des confinements, ou de ne pas pouvoir jouer et interagir avec un public. “Pour moi, la pandémie m’a donné plus de temps pour me concentrer sur l’album, les visuels, les vidéos. Sérieusement, j’ai l’impression d’avoir fait un tour du monde. J’aurais bien besoin de repos maintenant".
Violent Disco ne se fait pas sentir petit. C’est un album de mélodies et d’arrangements audacieux, de gros sons et d’une attitude audacieuse. D’où le titre.